Click here if you prefer a PDF tablet/A5 version.
“The Our Father contains all possible petitions; we cannot conceive of any prayer not already contained in it… It is impossible to say it once through, giving the fullest possible attention to each word, without a change, infinitesimal perhaps but real, taking place in the soul.”
In one of her letters, she recounts memorizing the Greek text of the prayer:
“The infinite sweetness of this Greek text so took hold of me that for several days I could not stop myself from saying it over all the time. The following week, I began the grape harvest. I recited the Our Father in Greek every day before work, and I repeated it very often in the vineyard. Since that time I have made a practice of saying it through once each morning with absolute attention. If during the recitation my attention wanders or goes to sleep in the minutest degree, I begin again until I have once succeeded in going through it with absolutely pure attention.
“Sometimes it comes about that I say it again out of sheer pleasure, but I only do it if I really feel the impulse. The effect of this practice is extraordinary and surprises me every time, for, although I experience it each day, it exceeds my expectation at each repetition. At times the very first words tear my thoughts from my body and transport it to a place outside space where there is neither perspective nor point of view. The infinity of the ordinary expanses of perception is replaced by an infinity to the second or sometimes the third degree. At the same time, filling every part of this infinity of infinity, there is silence, a silence which is not an absence of sound but which is the object of a positive sensation, more positive than that of sound. Noises, if there are any, only reach me after crossing this silence. Sometimes, also, during this recitation or at other moments, Christ is present with me in person, but his presence is infinitely more real, more moving, more clear than on that first occasion when he took possession of me.”
L’été dernier, faisant du grec avec T… je lui avais fait le mot à mot du Pater en grec. Nous nous étions promis de l’apprendre par cœur. Je crois qu’il ne l’a pas fait. Moi non plus, sur le moment. Mais quelques semaines plus tard, feuilletant l’Évangile, je me suis dit que puisque je me l’étais promis et que c’était bien, je devais le faire. Je l’ai fait. La douceur infinie de ce texte grec m’a alors tellement prise que pendant quelques jours je ne pouvais m’empêcher de me le réciter continuellement. Une semaine après j’ai commencé la vendange. Je récitais le Pater en grec chaque jour avant le travail, et je l’ai répété bien souvent dans la vigne.
Depuis lors je me suis imposé pour unique pratique de le réciter une fois chaque matin avec une attention absolue. Si pendant la récitation mon attention s’égare ou s’endort, fût-ce d’une manière infinitésimale, je recommence jusqu’à ce que j’aie obtenu une fois une attention absolument pure. Il m’arrive alors parfois de recommencer une fois encore par pur plaisir, mais je ne le fais que si le désir me pousse.
La vertu de cette pratique est extraordinaire et me surprend chaque fois, car quoique je l’éprouve chaque jour elle dépasse chaque fois mon attente.
Parfois les premiers mots déjà arrachent ma pensée à mon corps et la transportent en un lieu hors de l’espace d’où il n’y a ni perspective ni point de vue. L’espace s’ouvre. L’infinité de l’espace ordinaire de la perception est remplacée par une infinité à la deuxième ou quelquefois troisième puissance. En même temps cette infinité d’infinité s’emplit de part en part de silence, un silence qui n’est pas une absence de son, qui est l’objet d’une sensation positive, plus positive que celle d’un son. Les bruits, s’il y en a, ne me parviennent qu’après avoir traversé ce silence.
Parfois aussi, pendant cette récitation ou à d’autres moments, le Christ est présent en personne, mais d’une présence infiniment plus réelle, plus poignante, plus claire et plus pleine d’amour que cette première fois où il m’a prise.
This text has been published in the author’s Attente de Dieu (Waiting for God) and in other posthumous collections.
Click here to listen to our recording of the Lord’s Prayer in Greek and other languages.